Lu sur le blog de Sylvie Cancelloni, conseillère municipale Modem :
Lors du conseil municipal du jeudi 16 octobre 2008, les élus étaient appelés à se prononcer sur un projet de règlementation des enseignes commerciales à Puteaux (questions 20 et 21 de l'ordre du jour). Le groupe "Alternance Puteaux" s'est abstenu, remarquant l'absence d'aides aux commerces de proximité, en contrepartie des contraintes que ce nouveau règlement leur impose. Voici mon intervention sur ce sujet :
On comprend très bien l’esprit de ce dispositif dont le principe est d’ordonner et d’ intégrer dans une cohérence urbaine tout ce que la « créativité publicitaire » peut avoir de désordonné et d’excessif. Cette exigence d'esthétique, de sécurité et de normativité est aujourd'hui portée dans toutes les villes de France.
On comprend très bien aussi qu'un même dispositif de contraintes ne s’applique pas pour la Défense comme pour le centre-ville de Puteaux, compte tenu des enjeux commerciaux régionaux et des opportunités d'espaces de la Défense.
Puteaux cherche à organiser son espace urbain en développant une identité spécifique à la ville, notamment par l'aménagement des règles de publicité et d’enseigne, et il n’y a rien à redire non plus sur ce principe.
Toutefois, les règles sont bonnes et nécessaires quand elles créent de la vie et de l'animation et non le contraire. Quand elles respectent les besoins locaux et ne les ignorent pas.
Il est donc important, avant d'avancer, de répondre aux questions suivantes :
- l’association des commerçants de Puteaux a-t-elle été intégrée à l’ensemble de la réflexion ? A entendre certains commerçants, elle n’existerait pas beaucoup. Or l’expérience montre qu’il y a un lien très fort entre la vitalité commerciale d’une ville et la vitalité de son association.
- la ville fait de nombreux efforts pour relancer le commerce de centre-ville, qui ne va pas de soi, notamment en raison de la proximité de la métropole commerciale régionale de la Défense. Une réglementation publicitaire contraignante, même justifiée, devient un obstacle pour les commerçants quand elle augmente leur coût et le temps investi, et quand elle entrave leur liberté d’entreprendre. Est-il prévu un système "donnant/donnant"? Peut-on assortir le surcroît putéolien règlementaire d'une sorte de "contrat local" permettant de compenser ses coûts et ses contraintes : un système de subventions à l’enseigne (notamment les « vieillissantes »), des aménagements dans les délais, des contreparties de type "chèques cadeaux" ou amélioration des parkings? En bref, une culture d'"association d'intérêt" avec nos commerçants, plutôt que de confrontation.
Il nous parait important de vivre en compagnonnage avec nos commerçants. Pourquoi leur association locale ne viendrait-elle pas présenter, en Conseil Municipal, sa vision du commerce à Puteaux, ses besoins ainsi que son programme d'action pour les années à venir?
Quelles sont les recommandations du nouveau Conseil économique et social, dont c'est la vocation de s'occuper aussi du commerce local, à la fois sur les questions d'aménagement, mais aussi sur celles du développement. Il faut une approche globale au commerce de centre-ville : contraindre, bien sûr, car il s'agit d'un espace public. Relancer, déployer, favoriser aussi car il s'agit de la qualité de notre vie et de la santé de nos entreprises. Nul doute qu'un débat public permettant un croisement de réflexion entre les élus, les commerçants et le Conseil économique et social conduirait à des propositions innovantes et respectueuses de la proximité dans notre ville...
Sylvie Cancelloni
Conseillère municipale MoDem de Puteaux
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